La Ligue de Droit de l’Homme s’associe avec une trentaine d’autres associations contre la banalisation des discours xénophobes dans un projet nommé 1001 territoires pour la fraternité.
https://www.1001territoirespourlafraternite.org/
Communiqué de presse du 9 octobre 2025 :
La LDH en veille contre la banalisation des discours xénophobes
À l’approche des élections municipales, la section du Grand Périgueux de la Ligue des droits de l’Homme restera vigilante face à toute dérive raciste, xénophobe ou discriminatoire qui viendrait polluer le débat démocratique.
Dans le contexte actuel, certaines prises de parole publiques tendent à présenter l’immigration comme une menace ou une « charge » pour la collectivité. Ces propos, qui reprennent les éléments de langage d’une rhétorique d’exclusion, occultent la réalité sociale, économique et juridique du phénomène migratoire.
L’immigration : un pilier du lien social et économique
La réalité, c’est que l’économie française repose largement sur le travail des personnes venues d’ailleurs — souvent précaires, toujours essentielles.
Dans les secteurs de l’agroalimentaire, du bâtiment, de la restauration, du nettoyage, de la logistique ou de l’aide à la personne, nombre d’entreprises locales peinent à recruter.
Et c’est grâce à l’engagement de ces femmes et de ces hommes, souvent titulaires d’un droit de séjour précaire, que ces secteurs continuent de fonctionner.
Aujourd’hui, dans les hôpitaux comme dans les EHPAD, plus d’un·e soignant·e sur huit est né·e à l’étranger.
Dire que « l’immigration pèse sur les services publics » relève donc du fantasme, non du constat.
Au contraire, l’exclusion ou la restriction des droits — qu’il s’agisse de l’accès à la santé, à la formation ou au logement — fragilisent la société tout entière et coûtent, à terme, bien davantage.
Le droit, pas les préjugés
Nous voulons rappeler que la solidarité, de fait, n’est pas un délit.
Le Code de l’entrée et du séjour des étrangers précise d’ailleurs qu’aucune poursuite ne peut viser une personne physique ou morale qui délivrerait « des conseils ou accompagnements juridiques, linguistiques ou sociaux, ou toute autre aide dans un but exclusivement humanitaire. »
Depuis la décision du Conseil constitutionnel du 6 juillet 2018, le principe de fraternité protège toute aide désintéressée apportée à autrui, quelle que soit sa situation administrative.
Une vigilance citoyenne et républicaine
La LDH Périgueux appelle à un débat municipal digne, fondé sur le respect du droit, des faits et des personnes.
Elle restera en veille active tout au long de la campagne afin de dénoncer toute parole ou initiative qui porterait atteinte à la dignité, à l’égalité ou à la fraternité.
Nous continuerons à défendre, sans relâche, les valeurs qui fondent notre République : la solidarité, la justice sociale et le respect inconditionnel de la personne humaine.